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20 décembre 2011 2 20 /12 /décembre /2011 17:02

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Dix Hivers à Venise (Dieci Inverni)

Réalisé par Valerio Mieli, 2009

 

Alors qu'elle se rend sur une île proche de Venise durant l'hiver 99, Camilla, étudiante en littérature russe, rencontre Silvestro. Ils se reverront et auront une relation complexe et ambiguë durant les dix hivers suivant.

  http://www.lesarcs-filmfest.com/2011/libs/timthumb.php?src=up/films/dieci-inverni2-web.jpg&w=475&h=375&zc=3

 

Dieci Inverni, film qui prend place dans une Venise hivernale, n'est pas une histoire d'amour comme les autres. C'est plutôt un prologue très long (puisqu'il dure dix hivers) à une rencontre amoureuse entre une jeune femme réservée, Camilla (Isabella Ragonese), et un homme plutôt extraverti, Silvestro (Michele Riondino).

On apprécie la photographie magnifique et l'ambiance brumeuse que dégage la ville qui fait office de décor. La lumière a un rôle très important, tout est filmé à l'aurore ou au crépuscule ce qui donne une atmosphère gris-bleu. Le contraste avec la lumière de l'intérieur est plutôt fort car elle y est plutôt jaune, les personnages étant éclairés par des bougies (ou leur chauffage).

On note aussi le contraste entre les personnages, Camilla introvertie mais qui évolue beaucoup, qui vit aussi deux vraies histoires d'amour, et Silvestro, qui semble plus extraverti mais qui change beaucoup moins (il emploie d'ailleurs souvent le mot "piccolo"). Il avance à la manière des escargots qu'il élève et ne vit que des flirts.

Ce film est très intense, Valerio Mieli filme des lieux emprunts de poésie et nous laisse avec de belles images plein la tête. Il nous fait voyager entre Venise et Moscou. Mieli ne nous laisse pas simples spectateurs mais nous implique presque en tant que personnages dans la mesure où on se sent à l'aise avec eux et avec leurs amis.

Les personnages, emplis de grâce, illuminent l'écran et cette Venise brumeuse en devient presque magique. Un film qui donne envie de mieux connaitre le cinéma italien !

 

Pierre Angelloz-Pessey, Léa Troncy

 

 

Au premier abord, l'amour à Venise peut paraître stéréotypé, cependant, Valerio Mieli parvient à créer une atmosphère plus froide et poétique qui illustre la pudeur sentimentale des deux protagonistes, à l'instar de l'ambiance crépusculaire qui imprègne l'ensemble du film.

La narration est rythmée par de nombreuses ellipses, amenant le spectateur à user de son imagination afin de combler les vides entre chacun des hivers.

La musique, à la fois douce et mélancolique, contribue également à l'atmosphère poétique du film.

 

Amandine Déléan, Solène Cotten et Morgan Hatzelis.

 

 

Un scénario intéressant, subtil et imagé grâce à diverses références. Tout au long du film il y a des symboles qui retranscrivent l'évolution de leur relation. Cela donne un rythme et une poésie. On a déjà le grand thème sur lequel repose l'histoire : l'hiver. C'est une saison froide et peu sensuelle, d'ailleurs choisie par le réalisateur pour montrer le côté « congelé » des sentiments des personnages. Le côté hivernale ajoute de la magie en plus du choix des villes, Moscou et Venise. Venise est une référence romantique car elle est définit comme ville de l'amour. La Russie quant à elle renforce cette image féerique et symbolise l'onirisme de la relation de Camilla et Sylvestro.

De plus, il y a de multiples détails qui donnent des indices aux spectateurs sur la nature de leur relation. On a par exemple, les escargots qui apparaissent régulièrement étant donner que Sylvestro est botaniste. On suppose qu'ils représentent la progression de leur amour lent et qui laisse des traces. Ensuite, il offre des escargots à Camilla qu'il mange par la suite avec une autre femme, ce qui prouve qu'il cherche inconsciemment à détruire leur duo alors que Camilla, au même moment décide de le choisir lui. Dans ce film, on retrouve aussi le radiateur, présent notamment le soir de leur rencontre. Il transforme la luminosité de la pièce, en imageant la personnalité de Camilla qui est changeante et dont l'évolution se fait difficilement, par à coups. Le radiateur tourne et la lumière passe de l'aspect chaud et doux à celui de froid et distant comme ses sentiments envers Sylvestro. Enfin, celui-ci apporte un arbre fruitier qui évoluera en même temps que leur histoire.

L'utilisation du plaqueminier (arbre du kaki) est un référence à leur amour et pourrait résumer le film. C'est sylvestro qui l'amène dans le récit jusque devant la maison de Camilla comme pour cultiver leur relation. L'arbre grandit d'ailleurs au fur et à mesure de l'histoire. De plus il est dit que ce fruit est meilleur lorsqu'il est cueillit a pleine maturité, sinon il est dur, râpeux et immangeable. On peut donc faire le lien avec la durée qu'il a fallu à leur amour ainsi qu'à Sylvestro pour murir. Le kaki a aussi pour particularité de rester accroché à l'arbre une fois les feuilles tombées, ce qui montre que tout au long du film leur amour reste abstrait et ne devient concret qu'a force d'obstination. Enfin, le kaki est un fruit peu commun qui ajoute un côté féerique et singulier à leur histoire.

 

Loriane, Laura, Coralie

 

 

 

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