Jeudi 15 décembre, une journée aussi riche en émotion qu'en qualité!
4 films étaient au programme aujourd'hui, le premier étant Bruegel, le moulin et la croix de Lech Majewski.
Incontestable réussite esthétique et sonore, Bruegel est une expérience qui essayera de vous faire voir la peinture autrement, le film de Lech Majewski consacré au tableau Le Portement de la Croix du célèbre peintre est un projet consistant à transformer la peinture en film. Doté d'une esthétique minutieusement travaillée, anti-narratif, et presque entièrement silencieux, Bruegel : Le Moulin et la Croix s'avère construit sur une idée fort ingénieuse, mais happé par le ton intellectualisant que lui a conféré son auteur, il peut paraître assez hermétique aux yeux d'un large public.
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Sons of Norway fut le deuxième film que nous avons vu aux Arcs 1800.
Nous suivons la vie d'un enfant, Nikolas, ayant perdu sa mère suite à un accident, ce qui plonge son père dans une grave dépression. Tout deux vont alors découvrir les Sex Pistols..
Rares sont les films qui réussissent à nous faire rire aux éclats dès les 2 premières minutes, puis à nous couper littéralement le souffle 5 minutes plus tard, c'est ce que réussi ce film original et captivant, qui nous tient en haleine jusqu'au dernières images, où nous regrettons une seule chose, qu'il soit déjà finit, une vraie réussite.
Après 2 films aussi différent l'un de l'autre, nous prenons le temps de débattre et d'écrire nos impressions, avant de repartir vers Bourg-Saint-Maurice sous une tempête de neige.
Les deux derniers films que nous avons vu étaient diffusé au Savoy, en fin de journée. Le premier était Death of a Superhero, réalisé par Ian Fitzgibbon. Il nous emmène dans la vie d'un adolescent atteint de leucémie, qui échappe à la fatalité de la réalité à travers ses dessins et l'alter-ego super-héroïque qu'il se construit. Le mélange entre dessin animé et fiction est particulièrement touchant. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, ce film n'a pas une ambiance sombre, mais plutôt une ambiance « porteuse d’énergie ». Malgré sa maladie, Donald vit sa vie, il veut profiter de ses derniers moment.
Ian Fitzgibbon et toute son équipe construisent un film dont l'histoire nous captive, agréablement rythmé, avec de superbes images ; un film traitant un sujet difficile avec brio, qui ne nous tire pas la larme à chaque scène et ne nous apitoie pas, puisqu'à l'inverse on sort du film le cœur paisible.
Albert Nobbs fut le dernier film visionné de la journée.
Un hôtel chic, les rues sales, le Dublin du XIX ème siècle... Voici le décor de Albert Nobbs, le dernier film de Rodrigo Garcia. On y découvre un homme timide, et très peu bavard travaillant dans l'hôtel d'une duchesse comme majordome. De loin le favori des clients mais aussi de ses collègues, Albert Nobbs semble l'employé modèle. Il cache pourtant un secret : en effet cet homme.... est une femme.
Glenn Close joue le rôle principal avec beaucoup de talent : même si le synopsis nous informe de la situation, on doute un instant de l'identité du personnage. Les cheveux courts, le visage marqué, les yeux calmes, l'actrice est frappante de réalisme. Ses manières, sa voix sont celles d'un homme, et même lorsqu'elle revêt une robe, cela sonne aussi faux que si elle s'était déguisée.
Tous les personnages de ce film se cachent derrière une image : les clients de l'hôtel se dissimulent avec leur argent, Joseph l'homme à tout faire se fait passer pour quelqu'un de bon, la patronne rampe devant ses clients et bien sûr Albert se camoufle dans son identité masculine.
Le réalisateur se livre à une intéressante analyse de l'hypocrisie parfois nécessaire pour s'en sortir. Grâce à cela, il critique la société de l'époque, qu'on nous montre comme inégalitaire, dure et intolérante. Certaines femmes se travestissent pour mieux gagner leur vie et vivre leur amour, la gérante de l'hôtel s'écrase devant ses pensionnaires pour conserver leur fidélité et ceux-ci abusent de leur pouvoir pour affirmer leur supériorité.
La solitude est également importante dans ce film. Le personnage cherche désespérément quelqu'un avec qui passer sa vie, pour combler le vide dans lequel il a toujours vécu. Beaucoup de ses actes le prouvent, notamment lorsqu'elle s'accroche à une personne avec qui l'on sait pertinemment que la relation est vouée à l'échec. Ou encore quand elle demande à son amie de vivre avec elle juste après le décès de sa compagne sous prétexte « qu'aucune de nous deux ne sera plus seule ».
Cette recherche de partenaire fait aussi partie du rêve que Albert cultive en secret : ouvrir une boutique de tabac pour laquelle elle économise depuis des années.
Ce mode de vie méticuleux laisse penser qu'elle atteindra son idéal et réalisera son objectif.
Alice, Lea